
Lâaffichage environnemental est un projet engagĂ© dĂšs 2009 dans le cadre du Grenelle de lâenvironnement et repris ensuite dans la loi de transition Ă©nergĂ©tique pour une croissance verte (dite loi LETCV) dâaoĂ»t 2015. Lâarticle n° 90 de la loi vise en particulier Ă lutter contre le « green washing », dĂ©fini selon lâAdeme comme « des affirmations infondĂ©es, biaisĂ©es ou partielles visant Ă faire paraitre un produit plus Ă©cologique quâil ne lâest en rĂ©alité ».
Plus rĂ©cemment, ce concept dâaffichage environnemental a Ă©tĂ© repris dans la loi relative Ă la lutte contre le gaspillage et Ă l’Ă©conomie circulaire (dite loi AGEC) ; lâarticle n° 15 dĂ©fini ainsi les conditions dâaffichage dâarguments environnementaux sur les produits, en insistant notamment sur la nĂ©cessitĂ© de les baser sur une analyse complĂšte (dite en cycle de vie â ACV). Par ailleurs, lâutilisation de certains termes, comme biodĂ©gradable ou recyclĂ© est strictement encadrĂ©e.
Le projet est menĂ© par lâAgence de lâEnvironnement et de la MaĂźtrise de lâĂnergie (Ademe). L’agence souhaite imposer la justification des allĂ©gations environnementales des produits et vise Ă changer la maniĂšre de produire en encourageant lâĂ©coconception et lâĂ©conomie circulaire, en valorisant les produits naturels, et en opĂ©rant ainsi, une transition partagĂ©e. Pour ce faire, l’Ademe met Ă disposition des outils spĂ©cifiques (voir rubriques spĂ©cifiques). Finalement, lâobjectif est de fournir aux consommateurs une indication de lâimpact de leurs achats sur lâenvironnement afin de rĂ©pondre Ă leurs prĂ©occupations Ă©cologiques et demandes de transparence sur les produits.
Plusieurs secteurs pilotes se sont engagĂ©s, depuis le dĂ©but 2017, Ă dĂ©ployer lâaffichage environnemental sur leurs produits ou services. Cet engagement Ă©tait volontaire ; ceux-ci sont logiquement dĂ©finis actuellement comme les segments effectifs de lâaffichage environnemental. Il sâagit des secteurs industriels suivants :
- Lâhabillement ;
- Lâameublement ;
- Certains produits alimentaires ;
- Les appareils électroniques ;
- LâhĂŽtellerie (type impacts environnementaux dâune nuit dâhĂŽtel avec petit-dĂ©jeuner).
Ce projet dâaffichage environnemental nous paraĂźt intĂ©ressant et utile, dans son principe, pour deux raisons essentielles.
La premiĂšre tient au fait que â et câest la premiĂšre fois â lâemballage nâest plus considĂ©rĂ© sĂ©parĂ©ment du produit quâil contient ; il fait ici partie intĂ©grante du processus de vie dâun produit. Câest Ă la fois plus prĂ©cis et plus juste, car lâemballage nâest plus considĂ©rĂ© uniquement comme un dĂ©chet futur, mais comme un outil de protection dâun produit ou dâune denrĂ©e alimentaire, quâil convient de traiter en fin de vie. Ce point est dâautant plus important que la part de lâemballage dans lâimpact environnemental global est gĂ©nĂ©ralement faible (essentiellement comprise entre 1 et 15%, selon diffĂ©rentes Ă©tudes scientifiques internationales).
La seconde raison a trait Ă lâhonnĂȘtetĂ© des mentions portĂ©es sur les produits. Nous le redisons : lâAdeme a conçu cet outil en ayant en tĂȘte la lutte contre le « green washing », câest Ă dire lâutilisation « dâaffirmations infondĂ©es, biaisĂ©es ou partielles visant Ă faire paraitre un produit plus Ă©cologique quâil ne lâest en rĂ©alité ». En ce sens cet outil est effectivement une bonne rĂ©ponse : des mesures chiffrĂ©es sont recherchĂ©es, concernant des critĂšres environnementaux dĂ©finis. Si le projet aboutit, il sera ainsi plus difficile de mettre en avant des arguments environnementaux abusifs ou partiels, comme câest souvent le cas.
Tags : Agec ; affichage environnemental ; Ademe ; anti greenwashing ; packaging ; textile ; ameublement ; électronique ; alimentaire